Annexes
Annexe 1 : Bibliographie de Philippe GENY
1867 - Sur les Ammonites des Alpes-Maritimes, Congrès Scientifique de France, 33e Session, 2e partie, tenue à Nice en décembre 1866, p. 97-102.
1867 - Mémoire relatif au diluvium marin et aux signes de l'existence de l'homme avant la formation de la brèche osseuse de Nice. Ibid., p.
1869 - General summary of a Geological Section of the Department of the Maritimes Alps, in DAVIDSON, Notes on the Geology and Palaeontology of the Neighbourhood of Nice, Geological Magazine, vol. VI, n° 7, july 1869, p. 10-15.
1873 - Notice descriptive d'une nouvelle espèce d'Ammonite,
Annales de la Société des Lettres, Sciences et Arts des Alpes-Maritimes, t. Il, p. 161-162, pl. A, fig. 1.
Sans date - Notes manuscrites inédites.
1867 - Sur les Ammonites des Alpes-Maritimes.
Congrès Scientifique de France, 33e Session, 2e partie, tenu à Nice en décembre 1866, p. 97-102.
Annexe 2 : Congrès scientifique de France, p. 97 à 102. Séance du 28 décembre 1866
[…] M. Audoynaud prend la parole au nom de M. Gény et lit le travail qui suit, sur les ammonites du département :
Les nombreuses observations que nous avons faites sur le magnifique genre des ammonites nous permettent de répondre aux n°1 9, 10, 11 et 12 du programme. Le genre ammonites appartient au groupe des mollusques céphalopodes; il est un des plus remarquables de ce groupe, soit par la variation de forme de ses espèces, soit par leur nombre et leur présence dans les couches sédimentaires les plus anciennes. Dans le département des Alpes-Maritimes, nous voyons apparaître les ammonites dans l'étage saliférien de la période triasique; cette formation, qui est métamorphique dans notre contrée, nous offre des individus d'une taille très-petite; ils nous ont paru pouvoir se rattacher à trois types, mais les exemplaires que nous avons vus sont trop imparfaits pour que nous puissions les déterminer avec certitude. La période jurassique nous présente 30 espèces, caractérisant l'étage sinémurien le plus inférieur de cette période. Quoique les dimensions soient encore petites, elles dénotent cependant une marche progressive, que les variations de formes accentuent encore davantage. Toutefois, les cinq étages qui suivent, c'est-à-dire le liasien, le toarcien, le bajocien, le bathonien et le callowien, présentent tous à peu près le même contingent numérique. Dans ces étages, la nature a imprimé au genre ammonites les formes les plus agréables. Nous ferons observer cependant que, sur les coteaux élevés de nos Alpes, ces étages ne recèlent aucun débris de ces êtres anciens; l'étage liassique seul doit être excepté, quoiqu’en grande partie métamorphique. L'étage oxfordien, qui succède à ces cinq formations, présente déjà des ammonites de taille assez grande. A Nice, nous avons des échantillons dépassant 3 décimètres en diamètre. Le nombre des espèces atteint pour la période jurassique un maximum de 18 cent.; cette augmentation est d'autant plus remarquable que, dans les trois derniers étages jurassiques, dits corallien, kimméridien et portlaudien, nous n'avons observé aucun représentant du groupe à Nice, ce que nous pensons pouvoir attribuer à la transformation de nos calcaires en dolomies. Passons à la période crétacée. L'étage néocomien près de Nice nous offre au moins trente espèces et avec des dimensions moyennes; mais la partie supérieure de cet étage, que quelques géologues désignent sous le nom de terrain urgomen d'Orbignyi, nous présente deux superbes genres ancyloceras et crioceras, qui, dans les environs de Nice, ont des représentants de proportion gigantesque, depuis 1 décim. jusqu'à 1 mètre de longueur, avec une bouche de 1 centimètre à 1,5 décimètre de diamètre. L'étage néocomien est totalement farci de petits globules aplatis de fer hydraté, presque oolithique, qui caractérisent ce dépôt à Nice, tandis que ce même étage, aux environs de Grasse, ne présente point ce caractère. L'étage aptien a des espèces d'ammonites assez grandes, mais peu nombreuses, tandis que l'étage albien, qui lui succède, reprend en général des formes très-petites. Les grands ammonites de l'étage aptien montrent des individus adultes et devant habiter de grands fonds pélagiens. C'est particulièrement dans l'étage albien que j'ai rencontré plusieurs espèces nouvelles d'ammonites, auxquelles j'ai dû provisoirement donner les noms de Nicœensis, Agellensis, d'Orbignyi, Telescopus, etc… dont on peut voir les dimensions sur la liste ci-jointe des échantillons de ma collection. La puissance des divers étages de la période crétacée A (inférieure), que nous venons de citer, ne dépasse que très-rarement lm 50 dans nos vallées du département La période crétacée B (supérieure) a des étages d'une puissance bien plus considérable, puisqu'ils peuvent atteindre sur certains cols 2 à 300 mètres d'épaisseur. Ces étages peuvent se montrer à 1 200 mètres et plus d'altitude dans les environs de Nice. Le plus inférieur de ces trois étages est composé de marnes ou de calcaires d'une teinte gris de plomb bleuâtre, d'une structure assez compacte et renfermant fort peu de silicates. On y trouve peu d'espèces d'ammonites (dix environ), mais elles offrent les plus grandes dimensions du genre. On y voit le géant des ammonites et des turrilites. Le tableau ci-joint nous donne les dimensions de ce gigantesque mollusque, qui avait en place 2 mètres et plus de diamètre la partie que je possède actuellement à 1,60 m. L'étage turonien est aussi d'une grande puissance ; il est en outre chargé de silicate de fer, ce qui le distingue très-facilement des deux formations entre lesquelles il repose. Les ammonites y sont moins nombreux en espèces (trois environ), de dimensions plus petites, de forme assez simple et renflée. Enfin, l'étage dit senonien est aussi d'une très-grande puissance ; on le voit d'un calcaire tantôt compact, tantôt friable. En certains points, il contient une immense quantité de fossiles; en d'autres, il est complètement dépourvu de débris organiques. Cet étage renferme encore une ou deux espèces d'ammonites, qui sont les derniers représentants de ce grand et magnifique genre, dont on ne trouve plus aucune trace dans la période tertiaire. Des observations précédentes nous pouvons conclure :
1° La faune ammonitique a eu une marche progressive très-rapide, puisque le nombre et les dimensions des espèces deviennent très-considérables au commencement de la période jurassique ;
2° Pendant la période crétacée, la valeur numérique des espèces augmente, atteint son maximum dans l'étage urgonien les individus de ce groupe atteignent une taille gigantesque dans la partie inférieure du crétacé B (étage cénomanien), et ne tardent pas à disparaître de la nature vivante de ces temps reculés, en nous laissant un simple et imparfait représentant de leurs formes, dans celle de l'argonaute qui vit au milieu des mers de l'époque contemporaine. On peut vérifier les faits précédemment énoncés dans les collections Astier et Gény.
M. Gény présente plusieurs cartes et coupes géologiques des Alpes-Maritimes et des pays voisins. Il reçoit de nombreuses félicitations. […]